Chroniques de
la banalité
membres du jury :— Andri Gerber (Architecte - Doctor of Sciences ETH)
— Cédric Libert (Architecte - Anorak)
— Simon Boudvin (Artiste plasticien)
— Catherine Deschamps (Socio-anthropologue)
— Pauline Marie d’Avigneau (Architecte - PMD’A)
— Philippe Guillemet (Artiste plasticien)
enquête :
— rencontrer douze familles,
— écouter leur histoire pour découvrir leur parcours résidentiel,
— procéder à différents relevés,
— leur proposer de dessiner une carte mentale de leur habitat puis d’en faire une maquette.
recherche de site :
— explorer les dossiers des bâtiments prévus à la démolition au Service Urbanisme du 17 bd Morland,
— visites extérieures des sites pré-sélectionnés,
— relever les cotes exactes du bâtiment choisi en s’introduisant en escaladant les murs.
mémoire prospectif & diplôme en architecture à l’Ecole Spéciale d’Architecture
problématique : comment les singularités et les traditions de chacun orientent et influent l’appropriation ou l’organisation des espaces ?
projet prospectif d’habitat collectif d’après le parcours résidentiel des habitants rencontrés pendant le mémoire-enquête. Un microcosme en chantier permanent qui n’est pas ressenti depuis la rue. L’identité des singularités de chacun s’exprime d’abord dans les murs et quand ne peut plus être contenu, s’extrait progressivement.
l’évolution des structures familiales est à l’origine de la transformation ou de la naissance d’espaces. Superposition et confrontation des envies et désirs de chacun dans la mesure de celle des voisins, de leur mentalité et caractère.
architecture projectuelle par-delà des usages particuliers. Le projet se fonde sur l’utopie d’une plus grande liberté de la construction en ville. Imaginons un permis de construire permanent qui permet de ne pas passer par tous les rituels administratifs lorsqu’il s’agit de construire au sein d’un même ensemble de petites structures ou d’effectuer de menus travaux tant que les façades visibles depuis la rue restent inchangées.
mutualisation et optimisation des espaces. Lors de l’enquête menée auprès des familles, un point majeur ressort : beaucoup d’espaces sont vacants après le départ des enfants. Les parents ne souhaitent pas déménager car il se sentent chez eux, puisqu’un appartement plus petit reste au même prix et promet de les emmener probablement à l’autre bout de la ville. Le projet propose de ne pas avoir à déménager : si l’on souhaite avoir plus petit ou différent, il suffit d’abandonner la partie de l’appartement qui n’intéresse plus et conserver seulement les espaces nécessaires. Les espaces vacants seront alors exploités par les voisins s’ils le désirent ou alloués à de nouveaux arrivants. Débordement et rétraction perpétuels selon les désirs et besoins de chacun.
« Après tout, ça se dit “vois-in”.
Donc ça signifie voir tous les jours, partager le quotidien.
La France utilise des mots qu’elle ne comprend pas.
Dans les traditions, ton voisin est ton premier témoin. »
« Ce n’est pas du tout adapté à notre manière de faire la cuisine, je ne peux rien y mettre. »
Propos extraits de l’entretien avec Mme Dou.